(1925-2016)

Architecte et membre de la Royale Compagnie du Cabaret Wallon Tournaisien, André Wilbaux avait la passion de l’écriture. Ce site lui permet de partager son importante production de versificateur, d’historien amateur et de romancier, l’occasion de faire également un retour sur ses travaux d’architecte engagé dans la défense du patrimoine de sa ville.
Biographie
Né à Tournai, le 27 décembre 1925, André Wilbaux est fils cadet de l’architecte Jules Wilbaux (1884-1955) et de Jeanne Dejeumont (1883-1948).
Après ses études primaires chez les Frères des écoles chrétiennes (1931-1937), humanités chez les Jésuites (1937-1943), et un an préparatoire d’architecture à Saint-Luc en 1944, il est, en 1945, engagé volontaire de guerre en Irlande du Nord (4ème brigade à Lougbrickland), puis fait ses études d’architecture à Bruxelles (Académie des Beaux-Arts), d’où il sort diplômé de l’atelier d’Henry Lacoste en 1950.
Marié, en février 1954 avec Marie-Thérèse Muylle, qui l’a enrichi de trois filles et deux garçons, cinq petits-enfants et deux arrières-petits enfants.

Ses études achevées, il seconde ensuite son père Jules, dans les cinq dernières années de sa vie et continue son métier, dans le même esprit et la même démarche d’indépendance artistique, surtout basée dans les approches de restauration et aménagement sur le respect du bâti existant ou environnant et le souci d’anonyme discrétion en ses apports personnels.
Le début de sa carrière coïncidant à la reconstruction de sa ville natale, à laquelle a pris part son père dès 1944, il achève certaines oeuvres paternelles, dont le musée du Folklore tournaisien reconstruit et agrandi, les prolonge par ses oeuvres personnelles (3 des 7 oeuvres Wilbaux du rang des Orfèvres de la Grand-Place, tout le haut de la rue des Choraux,( l’angle des rues de Courtrai et Dame-Odile, qui est la première oeuvre nouvelle, qu’il acheva.
En cinquante ans de carrière, il a su faire nombre d’oeuvres nouvelles, agrandies, rénovées ou restaurées, dans bien des régions du Hainaut et du Nord de la France. Mais ses apports les plus réussis, dans son métier, furent du domaine de la restauration d’oeuvres anciennes : il fut un des créateurs, à Tournai, de la Fondation Pasquier Grenier (qui lui doit son nom). Une des premières réalisations à ce sujet, la restauration des maisons gothiques de la rue des Jésuites, fut consacrée par le premier prix Van Hove-Vonèche en 1981. A ce prix succéda aussi le prix Europa Nostra de 1983, pour la restauration et première rénovation urbaine de l’îlot des Primetiers et de sa Salle des Concerts, chef d’oeuvre de Bruno Renard, l’auteur du Grand Hornu.

Son souci du respect de l’environnement le fit choisir par ses pairs, pour les représenter à la Commission d’aménagement urbain de Tournai durant 14 ans, avant d’être appelé à la Commission Royale des Monuments, en 1989 jusqu’à l’honorariat en 2004.
Hormis certains travaux et conseils architecturaux spécifiques il a cessé sa véritable profession en 1996.
D’autres formes artistiques l’occupent aujourd’hui, surtout littéraires plus que picturales. Parmi les picturales, se pourrait être rappelé la composition de trois cartons de tapisseries destinés à la décoration de l’église Saint-Quentin, non commandées par la Fabrique, faute de subsides : l’une pour le maître autel, les deux autres rappelant la légende du Pendu Dépendu, répandue sur les chemins de Compostelle, furent commandées et réalisées, suite à la commande d’un amateur anonyme.

Sa passion principale, toujours vive, mais sublimée depuis lors, est faite d’oeuvres poétiques : il traduit, en vers les plus rigoureux, les grandes oeuvres grecques, latines ou autres anciennes les plus célèbres, qui s’étiolaient en prose :
Le grand académicien André Maurois n’a-t-il pas osé écrire :
« Quand on ne sait pas traduire, en vers de sa langue, des poésies d’une autre, il n’est point permis d’y toucher : mieux vaut se taire ! ».
Outre cette activité de versificateur français d’autres oeuvres anciennes et/ou étrangères, il en réalisa d’autres de composition personnelles, bien souvent teintées d’ironie, telles des contre-fables de La Fontaine ou des « télé-sonnets » inspirés d’émissions télévisées.
Il est aussi l’auteur de nombreux articles d’histoire locale tournaisienne, rassemblés sous le titre « Histoires de Tournai », d’un roman historique moyenâgeux : « Mémoire de Sohier d’Enghien« , d’une fiction historique : « Pour un fusil !« .
Il a aussi adapté diverses oeuvres musicales chantées en langues étrangères, en en traduisant les textes en français, ou en y adaptant des textes nouveaux, parfois commandés pour diverses circonstances par le choral Tornacum, où il fut premier ténor durant 30 ans.
Membre de la Royale Compagnie du Cabaret Wallon Tournaisien, où il entra le jour même de ses cinquante ans, il y participa à plus de 600 « cabarets », y composant plus de 120 chansons dialectales (un quart avec composition musicales personnelles) ; et aussi pour RTBF, dix-neuf pièces-radiophoniques, certaines plusieurs fois retransmises ensuite.
