Architecture

Pour évoquer toute la panoplie des œuvres d’une vie architecturale, le plus élémentaire serait d’en montrer des photographies, ordonnées par la chronologie de la réalisation, photos surchargées simplement d’un nom de maître d’ouvrage et de l’endroit de réalisation. Ne sont donc pas évoqués les œuvres non évocables par l’image qui témoignerait d’une véritable œuvre uniquement ou principalement personnelle. La date est celle du vrai travail de composition de l’auteur, plus que celle d’achèvement de l’œuvre.


Juillet 1943 : sortie de rhétorique.
Août 1943 : cours privés chez Pierre Oorreel à Pecq
Octobre 1943 : 1 et 2me année à Saint-Luc, Tournai.
(dessin au bureau de son père : plans et métrés).
Septembre 1944 / Juin 1950 : Etudes à l’Aca de Bruxelles.
(relevés, dessins et projets, suivis des chantiers paternels à Tournai (hors 7 mois de service mil. en Ulster 1945) : Musée du Folklore, Dragon, coiffeur Henry, Monin, Ducro, Henrion ; à Péruwelz : Debauche, Petit ; à Ville-Pommereul et Bruxelles : Battard. ; Pères Jésuites à Héverlée, Charleroi, Fayt-lez- Manage).

P.S. : 
le signe (c) signifie : construction neuve
le signe (t) signifie : transformations 
le signe (p) signifie : décoration seule   

En tout : 139 clients, dont 45 (c) et 84 (t)     


1948

Emilienne Descamps à Allain (c)
Ce ne fut que la continuation d’un avant-projet de Papa déclinant ; je ne l’ai jamais considéré comme entièrement de ma conception (1).

1950

Tournai : Battard, rue de Courtrai (c)
Encore sous l’influence Lacoste et en souvenir de mon récent voyage en Espagne, j’ai soigné surtout la corniche, en souvenir de celles que j’y avais admirées, l’adaptant avec des matériaux, tous en terre cuite. Et même en y tramant la façade principale, en souvenir de l’enseignement du Patron ! (2) 

Maurice Delporte r. B. Frison. Tournay (c)
Enfin un projet complet sans contraintes, sauf celles imposées par un ami radiesthésiste qui jugeait de mes proportions…au pendule ! J’y suis intervenu souvent, pour nombre de    modifications ultérieures. Et j’y ferais encore à présent bien d’autres changements ! (3)

Jacob-Jacob, 8, Grand-place. Tournai (c)
Et voici une construction complète, en plein centre du rang des Orfèvres, et à côté   d’une maison de Papa, dont je me souviens qu’il y a travaillé, toute la guerre, tant Mr Henrion y mettait de caprices. Mais que dire des idées d’une Mlle Jacob, si soupçonneuse, des critiques de l’échevin Théo Rimbaut qui voulait des pignons partout et des arrangements avec le commissaire Paul Bonduelle ?
Le résultat ne pouvait être que banal, ce qu’il est. (4)

1951

Henrion, pl. de Nédonchel. Tournai (c)
Papa, plus âgé, n’avait plus de ressort. C’est de son client Henrion que j’héritai !
Il me demanda d’imaginer ce qu’on pourrait faire sur un petit terrain qu’il possédait sur la place de Nédonchel, contre la ruelle de la Grand Garde. Ce terrain était si peu profond, qu’il ne laissait même pas de profondeur de cour : deux mêtres à peine ! J’y ai proposé, à côté de deux garages très rentables, une étroite entrée ouvrant sur un escalier accédant aux deux étages ; Séjour et cuisine au Ier, chambres et bains au 2d. C’est petit peut-être mais de très bon rapport / coût de construction. (5)

Debaisieux r. Ste Catherine. Tournai (t)
La grosse maison Debaisieux a fait place à la résidence Versailles. 
Avec un tel client, impossible de le rencontrer autrement qu’après 21 heures ! Des soirs entiers ont passé pour dessiner, jusqu’en grandeur réelle les détails d’exécution. Heureusement que ce fut avec l’entreprise Masuy, dont je connaissais le moindre ouvrier depuis mon enfance :j’y ai fait pleurer le vieux maçon Joseph Billon, en lui faisant démonter deux tas de briques : j’en fus tant bouleversé que je me suis bien promis qu’à l’avenir j’irais plutôt modifier un projet, plutôt que de devoir refuser un travail erroné d’un vieil ouvrier. (6)

Forges et Laminoirs Demerbe à Jemappes (c)
Les divers travaux y ont duré quatre ans : bureaux nouveaux à la chaussée de Mons, ou bureau des salaires à côté de l’entrée principale, décoration au bureau du patron et ses annexes  Le toit voûté en briques sans charpente, était si vaste qu’on y fêta l’anniversaire de l’usine par un grand banquet, avec le gouverneur du Hainaut si gai qu’il alla jusqu’à monter sur la table, au dessert… Formidable ambiance boraine, partagée avec l’entreprise italienne créée par Mr Demerbe, créateur du tout premier haut-fourneau électrique très impressionnant. Aujourd’hui ce grand volume d’étage est hélas transformé en bureaux banals : leurs faux plafonds cachent une fresque réalisée alors par feu Michel Holeyman, le grand cartonnier, auteur d’une des deux grandes tapisseries ornant la grande salle de l’ONU/ Je l’ai très bien connu dans ma compagnie en Irlande : il brillait comme contrebassiste à notre orchestre du 2ème bataillon de la quatrième brigade Steenstraete. (7, 8, 10 et 45)

Magasins Jésuites. Charleroi (c)
Conseillé par le R.P. Ch. Ackermans, trésorier de la Compagnie et ancien recteur du Collège de Tournai, le R.P. trésorier de Charleroi m’a appelé pour réaliser une série de boutiques commerciales à louer et très rentables, pour transformer des locaux déserts et habiller en nouvelles boutiques les anciens murs d’une cour du Collège qui borde le boulevard  Audan. J’ai ainsi fait connaissance du recteur, le R.P. Plaquet, frère du grand financier Plaquet, le possesseur des carrières de Gaurain. Mais de ce Père Jésuite-là, j’ai gardé le souvenir d’un personnage extra. Je crois qu’il fut tant estimé par la Compagnie, qu’il est vite devenu inspecteur de toutes ses entreprises dans toute la France. Quel homme c’était ! Devant lui dans son bureau, il traitait à la minute aussi bien de questions financières pour les uns que de questions dogmatiques pour d’autres ou morales pour d’autres encore. Et toujours totalement à l’écoute de tous ses interlocuteurs…. (9 et 11)    

Battard  à Ville-Pommeroeul (t)
Jacques Battard a pris la suite de sa mère, Mme Michel Battard, pour me demander de faire des transformations dans l’ancienne maison de famille ; j’ai commencé par une terrasse sur le grand jardin, que Papa avait esquissé en fin de vie. Mais après, j’en ai eu pour des années de divers travaux : nouvelle salle-à-manger, décoration du living, nouvel escalier, deux chambres d’enfants, une piscine et ses annexes en place du tennis, etc.
Et du coup, Mme Battard elle-même a pris le relais pour me demander d’intervenir chez elle et à son appartement de Bruxelles. Son chauffeur Ulysse venait me chercher à toutes occasions pour Bruxelles et Ville-Pommeroeul ; Et j’ai dû, pour les magasins de la région, faire toutes sortes de relevés et modifications : cela a duré plusieurs années…et était payé rubis sur l’ongle, ce qui est étonnant de nos jours. (12)

Sucrerie Couplet. Wez (t)
Les Battard de Papa, ce n’était pas mal, certes. Mais que dire des Couplet ? Toute la famille y est passée :depuis Georges Couplet, qui m’a commandé une nouvelle maison sur un terrain contigu à l’ancienne. Puis  Yves, fils de Jean qui fit de même, Michel qui m’a fait faire un bureau à la Briqueterie, puis décorer la ferme de Wissempierre, André qui me demanda des transformations chez lui, les Gadenne-Couplet à Gondecourt, qui m’ouvrirent toute une perspective en France… et jusqu’à la tombe de  famille à agrandir et même le porche de l’église de Wez…Des travaux de la famille Couplet, j’en ai eu durant toute ma carrière, avec Maurice Bléré le contremaître  et, bien sûr, dans l’atelier de menuiserie où règne Emile avec qui je passe tant d’heures. (13)

P. Debauche. Péruwelz (t)
Un autre client de Papa  poursuit ses travaux commencés sur la place de Péruwelz. J’y transforme la façade, puis le hall, puis les bureaux industriels, puis l’agrandissement des habitations des deux fils du papa : trois ans de projets divers, sur place et à Roubaix. (14)

1952

Gadenne. Gondecourt Fr (a)
Mme Michel et Mme André Couplet ont deux sœurs. Elles ont un frère Guy Gadenne, qui a racheté une ancienne maison de garde-barrière. Mais il doit y loger une famille de huit enfants ! Du coup, j’hérite de l’usine Bourgois à Gondecourt, où je dois agrandir les bureaux. Je fais la connaissance du frère de Mme Gadenne, qui habite Phalempin, tout près de Seclin. Voilà le cercle qui s’élargit. (15)

J. Bourgois. Phalempin. Fr (t)
Après avoir transformé et agrandi les bureaux de la fabrique de selles à Gondecourt, Mr  Jean Bourgois, propriétaire de l’usine m’appelle à sa maison personnelle à Phalempin, pour aménager le hall d’entrée : remplacer le hall dallé de larges pierres blanches, pour y placer…des tapis de laine, comme le souhaite sa femme… Du coup, je dois modifier le living, la salle-à-manger, puis faire des avant-projets pour sa fille, qui va se marier. Par bonheur, le jeune ménage quittera Phalempin et le projet de construire en fond de jardin tombe à l’eau… (16)

Mlle Vivier Vieux Comté. Kain (c)
Sur un terrain à bâtir au Clos du Vieux comté, où Papa a construit déjà 5 villas pour le notaire Gérard, Mlle Vivier me fait construire, pour elle seule, une habitation toute à  rez-de-chaussée. Elle la revend plus tard. Elle  est rachetée par le notaire Alfred Génin. (17)

E. Hacot. Chapelle d’Armentières. Fr (c)
Mme E. Hacot, cliente de Maurice Delporte et ancienne élève de St André, m’appelle pour construire de neuf une gosse habitation, sur un terrain d’un hectare que son mari vient d’acheter à la Chapelle d’Armentières .Première réalisation d’une série Hacot, qui durera des années. Que de fantaisies et caprices venant de cette cliente ! Très amusant ! (18) 

1953

Notaire Menne à Couillet (t)
Connaissance des Debaisieux, le notaire Menne m’appelle à Couillet, pour agrandir des locaux vétustes qu’il a achetés, pour établir bureaux et maison. Excellent souvenir de mes rapports avec un vieil ouvrier maçon, avec qui je fais un feu ouvert en façade latérale. C’est lui qui a réalisé tous les feux ouverts du château de Beloeil. (19)

F. et Laminoirs de Jemappes (t)
Mr Demerbe me fait décorer son bureau et un salon de réception, où je réalise toute une ferronnerie, (dont je fais le détail et grandeur. Et, à la suite une transformation de locaux annexes pour en faire tout un complexe de bureaux des salaires. (travaux 20, 21 et 22)

Maurice Simon à Bonsecours (t) m’a d’abord appelé pour décorer un living donnant sur le jardin, avec une énorme fenêtre basculante avec  une seule grande glace triple épaisseur mais si lourde que le transport et la mise en place a demandé bien des efforts. Pas de contrainte de budget :Maurice Simon est administrateur délégué de la Glacerie ! (23)

Georges Couplet. Wez (c)
C’est lui qui, le premier, m’a commandé une maison nouvelle sur un terrain voisin de la grande maison de famille, dont il habitait une petite partie d’étage. J’y pus réaliser une grande cheminée ouverte dans le grand hall d’entrée / séjour, en remployant des vieilles pierres de foyer, provenant de maisons détruites à Tournai et retrouvées par les Couplet. Excellent souvenir de l’entreprise de carrelage Barthels, frère de Mme Couplet. Il lui a mis à disposition son meilleur ouvrier, poseur à Paris chez les plus grands acteurs. Dire que ce poseur d’exception est bien resté trois semaines pour carreler parfaitement la petite salle de bains. Mais quelle perfection dans le résultat ! (24)

Bonnetterie Wattiez. r. Roc St Nicaise Tournai (t)
Serge Francisse, de qui nous avions fait connaissance au cours de nos baignades dans la carrière du Lapin à Vaulx, et restés amis depuis lors, me demande des travaux d’un vrai chambardement industriel à la Bonneterie Wattiez, dont il est devenu Administrateur Délégué à la mort de son père. Il voit grand : héritier de commandes paternelles de 6 petites tricoteuses « quatre têtes » plus rapides que les lentes machines actuelles, et suivant les conseils d’un ingénieur industriel français de Troyes (ville jumelée à Tournai),il décide de faire le grand investissement : acheter aux E.U. 6 nouveaux  « 32  têtes » modernes !
Mais où les placer? Un endroit idéal : en bas, au demi-sous-sol  libre : tout à aménager, chauffage et vestiaire ouvriers compris. C’est passionnant : trois ans de travaux successifs. Serge qui, comme  mon frère Henry, est toujours célibataire, fait avec lui divers voyages. Mais il s’est rendu compte qu’en affaires, l’imagination créatrice vient de moi, ainsi que le suivi des chantiers. Pour l’usine, c’est toujours pour moi seul, à qui il fait confiance. Pour voyager ou se distraire, il fait appel aux deux frères, sinon plus tard à Henry, resté seul célibataire ! (25)

Lejeune à Frasnes (t)
Via Monsieur Alex Debaisieux, je fais connaissance avec son beau-frère associé Rosier, qui est apparenté avec les Lejeune et le notaire Loix. Dans l’ancienne maison familiale Lejeune transformée en bureaux, j’aménage un bureau de direction et, du coup, je transforme rez-de ch.et façade de la maison voisine du notaire, qu’occupent Mlle Loix et sa soeur Lejeune qui est veuve. C’est le moment de mon mariage qui précède les travaux, heureusement pas retardés pour autant. (26)

Ets rue Royale et des Jardins. Tournai (c)
Mon frère Henry, architecte lui aussi, a, en commande, la construction d’une grosse maison à 3 niveaux d’appartements, pour une cliente française ex-tournaisienne. Il me demande d’en projeter la façade. Je cherche à harmoniser les 3 étages autrement que les façades des ennuyeuses constructions voisines. (27)

1954

Salle paroissiale r. des Choraux. Tournai (c)
La Fabrique d’église me demande de réaliser, sur l’ancien terrain d’Henri Casterman qu’elle a acheté, une salle paroissiale. Les fouilles révèlent un terrain très disparate en profondeur. J’y réalise une part mitoyenne gauche en construction à 1 étage et caves, avec 2 salles de classes au rez et 1 étage aménagé par après en séjour/cuisine/vestiaire et 2 chambres/s.d.b. en sous-toiture ; toute la plus grande partie, mitoyenne avec le terrain voisin comprend un demi sous-sol aménagé en salle de jeux pour jeunes et dans le grand hall d’entrée en rez, un large escalier vers le demi étage aménagé en grande salle de réunion avec scène peu profonde, sous laquelle se placent des coulisses(comme au Collège) et en demi-balcon surélevé, quelques gradins. Depuis la salle accès sur un long balcon ouvrant sur la courette arrière. L’entrée de l’ensemble, à la demande du curé Ermel me fait remployer l’ancienne porte d’école paroissiale de la place P.E. Janson. (28 et29)

Loix-Lejeune à Frasnes (t)
Comme je l’évoque plus haut, je transforme les bureaux de rez de ch. de la maison Loix familiale en bureau/ séjour /cuisine pour Mlle Loix et sa soeur Mme Veuve Lejeune, et je refais de neuf la façade à rue, en usant d’un style enduit personnel qui détonne à côté du bureau notarial tristounnet. (30)

Gobert -Hoornaert. r. du Curé du Château. Tournai (c)
Comme souvent, Henry me demande  d’habiller ses plans d’une façade. J’y modifie un peu la distribution du rez et les proportions des baies moins conventionnelles, avec entrée en retrait sous une arcature. (31)

1955

Les vicairies r. des Choraux. Tournai (c)
L’urbanisme impose ici un retrait d’alignement pour les deux terrains centraux des vicairies. Tant mieux : Avec la porte d’entrée du cercle paroissial et le futur ensemble du haut de la rue des Choraux, je réalise un ensemble clair et rend les deux vicairies milieu accessibles par deux légers portiques sous porches, qui encadrent le jardinet central. Il est surélevé de 3 marches, comme les portiques couverts. Mais l’arbre que j’y souhaitais voir planter m’a été refusé, hélas. Enfin : il y aura au moins un coin de fleurs et de verdure en plein centre de la ville, c’est l’essentiel ! (32, 33) 

Le prebytère de St Quentin. Tournai (c)
En complément de l’église St Quentin, partiellement reconstruite, puis achevée après-guerre par l’architecte Jean Cailleau ex-tourmaisien bruxellois, restait à refaire les annexes autres que la sacristie à droite et une chapelle d’hiver à gauche. Le curé Ermel me le demanda, en souhaitant voir y ajouter un presbytère pour lui, avec plusieurs chambres d’étage pour des invités d’occasion. J’y ai adjoint en plus un sous-sol, pour entreposer les costumes de procession, à l’étroit dans le sous-sol de la chapelle du Rosaire de la rue du curé N.D.

Cercle Littéraire Gd. Place Tournai (c)
Papa avait, déjà avant-guerre, réalisé un Cercle Littéraire étonnant sur la Grand’Place, avec un large balcon sur lequel, enfant de cinq ans, en 1930, j’avais assisté aux danses enfantines des écoliers de la ville, fêtant le centenaire de la Belgique, en présence du Roi. Le Cercle, détruit par la guerre, se reconstruit et c’est moi qui hérite du projet, alors que Papa ahanne de plus en plus ; il passe quand même au bureau, pour constater que, balcon compris, j’ai obtenu de rappeler, grâce à Paul Bonduelle, le souvenir de son œuvre, qui fut si contestée à son époque. (34)

1956

De Jaguere, Gd. Place. Tournai (c)    
C’est grâce aux balconnets réalisés à la façade Monin voisine (encore dessinée par Papa) que j’avais obtenu le permis du balcon « littéraire » Mais ici, dans ce grand ensemble du rang des Orfèvres, le plus spectaculaire de la place, je n’hésite pas à proposer, pour une façade si étroite, des étages à une seule fenêtre,  qui s’oppose à la trop grande abondance de baies qui s’y alignent à côté. Cinquante plus tard, j’approuve encore ce choix. (35)

Ets. Hacot-Colombier à Houplines Fr (t)
Edouard Hacot, après réalisation de son habitation à La Chapelle d’Armentières, me prie de venir voir à l’usine de Houplines, l’état de ses bureaux. Pour commencer, je transforme et décore son bureau d’Administrateur-délégué, fait connaissance de son cousin Pierre, pour qui, à la file, je transforme le sien, celui de son frère Bernard, celui de son associé Colombier, car il a incorporé à l’usine celle des Colombier voisin, et puis tous les bureaux des employés, qui s’allongent jusqu’à la rive de la Lys. (36)

Chapelle du Rosaire, r. Curé N.D. Tournai (c)
L’abbé Ermel, curé de la paroisse, avait repris les rêves de son prédécesseur, du temps de Papa, de manière plus modeste, en simple construction à front de rue du Curé N.D. Comme mes projets comprenaient une entrée latérale, c’est la seule partie que d’abord on réalise ; elle n’a pas été agrandie depuis lors et est aménagé en modeste chapelle, qu’elle reste encore depuis lors. (37)

1957

Jacques Battard à Ville-Ponneroeul (t)
Le fils de la Madame Battard si assidue du temps de Papa, m’appelle, pour décorer son bureau à l’usine. Puis, de fil en aiguille, il me fait faire une nouvelle salle-à-manger, la décoration du living, son accès sur une nouvelle terrasse, la chambre de son fils Pierre, qui lui succèdera, un nouvel escalier et un vestiaire –W.C. d’entrée (toujours trop grand à son goût : il lui aurait suffi d’une profondeur de 90 cm !) (38)

M. Battard r. Université Bruxelles (t)
Du coup, Mme Battard m’adopte à son tour : elle me fait reprendre la rampe d’escalier de chez elle ; puis la salle-à-manger, qua Papa n’avait pas achevé, puis la terrasse, puis une annexe de jardin, avant de transformer le living de son appartement de Bruxelles, mais sous le contrôle parisien de la grande décoratrice Mme de Brémont d’Ars qui approuve le projet. (39)

1958

M. Delneste-Wilms ; r. Duquesnoy Tournai (t)
Michel Delneste me fait transformer son bureau et le meubler, de façon qu’il s’allie au style du bureau qu’il vient d’acheter. Bien d’autres travaux suivront ! (40)

Paul Delzenne. r. Rumillies Warchin (c)
Je ne saurais oublier la date et les circonstances de ce travail : sur un terrain petit et triangulaire, que je lui ai conseillé d’acheter, parce que personne ne le voyait constructible, enfin voilà un ami scout qui me fait confiance ! Lors de  la construction, sur chantier, on m’appelle d’urgence en clinique : mon père vient d’y décéder ! (41)

1959

Ateliers Wilms. Av. de Maire Tournai (c)
Michel Delneste, sur les conseils d’un ingénieur parisien, achète un terrain de la Drève de Maire et me demande d’y réaliser une énorme usine d’un hectare : deux travées de 100mde long et de 11m. de hauteur avec 2 ponts roulants de 10 tonnes ! J’y ferai ensuite des bureaux de contremaître et des réfectoires d’ouvriers, avant de futurs bureaux qu’on fera jamais plus : c’était trop grand pour vouloir grandir si vite et le trop peu de commande a donné suite à une inévitable faillite…Triste souvenir : un couvreur faisait l’étanchéité du toit, quand un panneau de faux Linex (fourni par l’entreprise sous-traitante) lâche et le pauvre ouvrier se tue, dix mètres plus bas !J’avais prescrit du vrai Linex : la colle n’a pas tenu, sous un long mois de pluies ! Triste économie d’entrepreneur, seul responsable ! (42)          

M. Delneste. dr. du Prince Rumillies (t)
Michel me fait venir pour transformer sa maison de Rumillies, à l’entrée de la Drève du Prince de Croy. Pas de gros problèmes pour le séjour ; pour la salle-à-manger, on finit par choisir un dallage en pierre naturelle du Jura en opus  incertum ; les égoûts nécessitent l’ouverture d’une fosse à décantation nouvelle. L’escalier principal est de ma conception. Avec émotion, j’en trace avec le vieil escailloteur de chez Masuy sa dernière et magnifique réalisation : à deux, on trace les marches toutes balançées, en atelier. La nouvelle salle-de-bains, que Michel veut voir placer accessible par trois portes avec sa chambre, l’ancien escalier de service et mon nouvel escalier, pose un sacré problème : quel niveau adopté ? 14 cm. de niveaux différents, à retrouver, dans l’épaisseur de 15cm. des 3 nouvelles portes ; on y arrive quand même : personne ne s’en aperçoit ! Le seul qui se plaint, c’est le tapissier : je lui fait tapisser le plafond de la salle de bains !(43) « Faut plus m’demander çha à  moi, savez, Msieu l’architèque ! Rwettiez chi comme on est arringé ! »

Bureau  Cordonnier  à  Orchies (c)
Un cousin de M. Delneste me demande, pour sa maison à côté de l’usine de constructions métalliques, de lui joindre un bureau bien isolé phonétiquement : il adore la musique classique. J’y prévois donc une forte isolation acoustique, faisant appel à du liège projeté.
Après coup, je lui demande si cela est concluent ; «  Oh oui ! Peut-être trop ! On n’entend rien hors du bureau. mais à l’intérieur, cela  résonne à peine ! » 

1960

Ferme P. Crahay-Peeters. Hérinnes (c)
Pour une fois que je n’ai pas à construire seulement des bâtiments d’élevage, Pierre Crahay me demande d’y faire de neuf une habitation d’agriculteur. Je le réalise comme je l’entend : tout de plain-pieds, mais sur élevé de 90 cm pour qu’elle soit toujours hors d’eau, et accessible depuis un portique couvert sur l’entrée. orientée sud-ouest. (44)

Bureau chez Poulette Battard à Woluwe St Lambert (t) 
Une annexe à la maison existante qui comporte de grandes caves. Vibek, appelé à ce sujet ne garantit pas de jonction sans fissures pour cette annexe en terre-plein : il a raison : un placard les cachera ! (46)

1961

André Couplet à Wez-Velvain (t)
Papa avait, chez lui, déjà transformé pas mal de choses dans les séjours. Mais André Couplet songe à ses enfants, dont une fille simplette, à qui il destine un futur logement dans une maisonnette ancienne voisine qui a du caractère, et d’autres chambres accessibles par un nouveau petit escalier :je dois insister pour le rendre correct :Emile, le menuisier de chez Couplet, comme partout, n’a rien compris aux formules de Blondel , sauf pour le 20×20 toléré, le giron est toujours obligatoirement le double du surcroît de la hauteur de marche ! (47)

Bureaux Couplet. Wez (t)
Je dois agrandir les bureaux de l’usine. Là, j’ai affaire à tout le clan Couplet, y compris l’aîné, un Jean Couplet silencieux, avec son fils Yves précis comme un ingénieur qu’il est, un André conciliant, un Georges opposant systématique, un Michel, un agriculteur peu au courant. Finalement, on demande l’avis de l’aîné, qui a tout entendu : résumé tout à fait pertinent, c’est vrai. Que c’est amusant, ces discussions, de style Couplet ! Pour tous les projets Couplet, on va toujours voir si on n’a pas des éléments à remployer, dans « le hangar à Fourmy ». (48)

1962

Not. J. de Cordes, 8 pl. Reine Astrid Tournai (c)
C’est, de nouveau Henry, qui a fait les plans, qui me demande de rendre tout cela conforme avec les exigences urbanistiques si strictes en cet endroit : des niveaux, dimension des baies, tout est inchangeable, sauf à changer les niveaux de sols intérieurs, pour avoir des allèges de fenêtres au standing au moins acceptable : j’ai changé toute la coupe des plans d’Henry. (49)

Bureaux Debauche à Péruwelz (t)
Monsieur Debauche et ses deux fils me demandent à la fois quelques transformations, pour agrandir par des annexes les bureaux exigus, mais aussi me demandent de modifier les deux habitations des fils, qui sont vraiment vieillottes et paysannes. Comme souvent, je traite sur tout l’aspect général, en touchant, non pas les plafonds, mais les niveaux du sol. (50, 51, 52)

1963

Banque S.G.B. Place de Leuze (t)
Les banques de la S.G.B. ; c’est du ressort d’Henry. Ici, il convient de faire une salle des coffres nouvelle, avec contre-murs de sécurité en béton. Je vais surveiller la réalisation sur place, parce qu’Henry part en vacances et que les travaux sont réalisés en secret, pendant les congés du bâtiment. (53)

1964

Notaire Tondreau. Mons (t)
Ce nouveau client venait d’acheter cet ancien immeuble, dont j’ai fait le relevé complet. J’y ai trouvé nombre de subsistances, qui m’ont orienté vers une transformation, où la maison principale retrouve ses aspects premiers et les annexes ont été adaptées aux nécessaires usages d’un futur notariat. Ces deux ans de travaux furent bienvenus après la période creuse de la « période Maillard ». Ils m’ont remis sur les rails définitivement. (54)

J. Colmant pl. R.Astrid Tournai (d)
Madame Colmant, notre voisine, m’a demandé de décorer intérieurement l’appartement que les Colmant viennent d’acheter au 2ème étage de l’immeuble des Casterman, qu’ils viennent de réaliser, place Reine Astrid. Que d’heures passées en atelier Vanderfranne, où je travaille avec lui en vraie grandeur tous les détails ! (55)

V. Carbonnelle, id (d ) idem que ci-dessus mais rien que pour le hall. (56)

Salle paroissiale à Roucourt (t)
En annexe du café « Le Bon Coin », propriété de la Fabrique, le curé me fait réaliser une salle de spectacle de village. Je la fais dans le style de celle qui j’ai fait déjà dans la rue des Choraux à Tournai. (57)

1965

J.P. Delannoy, Chée de Courtrai. Froyennes (c)
Pour une fois, enfin une petite maison à construire, juste mitoyenne à la grande propriété de Paul Meura. Je dois lui préciser que, comme la loi m’y autorise, je devrai condamner la fenêtre mitoyenne, seul éclairage de son hall. Heureux qu’il l’accepte sans problème ! (58) 

Restaurant dancing, r. de Condé à Bonsecours (t)
Après le « Bon coin » de Roucourt, les proprios français me font réaliser un salle de danse pour remplacer l’existante qui est bâtie (j’en suis sidéré !) sur des vieux pilotis en bois ! J’en frémis à l’idée que cela aurait pu provoquer une catastrophe, si cela s’était effondré, ce qui aurait été très probable : inconscience des propriétaires, qui ignoraient probablement comment cela tenait : ils n’avaient jamais été voir le sous-sol ! (59)

1966

Bibliothèque du Séminaire r. des Jésuites. Tournai (t)
Le chanoine directeur du Séminaire me demande de réaliser une extension de la bibliothèque, pour exposer les manuscrits et livres précieux, dans une salle vide mais aux vitraux à mise sous plomb, que Papa avait dessinés et sous une série de magnifiques toiles faites par Pourbus le Vieux. Deuxième réalisation Wilbaux/Vanderfranne… (60)

Serge Francisse, r. du Saulchoir. Kain (c)
Serge vient d’acheter un beau terrain clôturé, juste à côté du Saulchoir. Curieux : c’est à moi plutôt qu’à Henry qu’il demande d’y faire, en plein milieu du terrain, un pied-à-terre discret « en stoemeling » sans permis, avec une grande piscine (30cm de profond) sans risque pour des enfants. Chauffage tout électrique et isolation maxi ! (61)

1967

Presbytère. St Quentin. Gd-place. Tournai (c)
Cette fois-ci, les « années Maillard » sont enfin loin ! Je fais une cure nouvelle, sur l’endroit de l’ancienne, avec une chapelle d’hiver, en attendant la fin du chantier de l’église. .Comme la construction n’est pas vue à front de la Gd Place, Paul Bonduelle me laisse réaliser ce que je veux. Je n’ai d’autres ennuis que des démêlés avec le fils Bourgois de la rue Perdue. (62)

Pierre Hacot. Chapelle d’Armentières (c)
Me revoilà à bâtir en France : cette fois-ci, c’est pour moi !Terrain d’un demi-ha ! Je bâtis en L Décoration intérieure « à la Papa ». dommage qu’une fois de plus, les murs ne sont pas peints ! (63)

Spriet. Chapelle d’Armentières (c)
Juste en face du précédent et de même style. C’est en revenant du chantier que la radio de bord m’apprend l’incendie de l’Innovation à Bruxelles ! Mon Dieu : Zizi Wilbaux y est ! (64)

1968

Notaire G. Lefebvre. Audregnies (t)
Gusty, mon voisin de rhéto, qui m’appelle pour ses vestiaires de l’étude ! Le travail n’a, en fait, consisté qu’en un aménagement de dallages. (65)

B. Termolle. r. Froimont, Esplechin (c)
Une construction nouvelle, de type villageois, la plus simple possible ; puisque les entrepreneurs sont quasi imposés. Le terrain exigu m’oblige à prévoir une construction perpendiculaire à la rue. Seul ennui : la couverture : comme les tuiles style Eternit sont par largeur de 3, impossible à couper, j’accepte de voir le toit dépasser de l’alignement de pignon ; c’est bête mais c’est moins beau ! Tant pis !(66)

Cl. Vandenbol, r. Liberté. Rumillies (c)
Comme l’orientation est avec le Sud par devant, je fais un plan en L avec aile de garage par devant, entrée à l’opposé et, fermée en façade, un patio côté rue . Chambres sous toiture .sur le garage, et accessible depuis le living. Une fois de plus, pas de peinture sur façades ! (67)

1969

Ets. Pierre Hacot à La Gorgue (N) (t)
Simples aménagements des bureaux. Seul souvenir : je m’étonne du travail du menuisier : pour modifier les châssis, rabaissés comme il se doit, il arrive avec les nouveaux, déjà vitrés et avec, attachés, les nouveaux ébrasements. Après passage des plâtriers, il n’y aura plus que les chambranles à mettre ! (69)

Conciergerie Hacot (N) (c)
En prévision de l’avenir des enfants, Edouard Hacot me demande une petite maison en front-à-rue. C’est bien sûr son ami, l’entrepreneur Antoine Debosque qui la réalise : il est d’avis que plutôt que de faire des isolements internes dans les murs, il vaut bien mieux faire un mur plein de 2 briques d’épaisseur Et je trouve qu’il a bien raison… surtout quand le patron, son ami, n’y regarde pas de si près ! (70)

1970

A. Delannoy. Chée de Lannoy. Froyennes (c)
Cette fois, c’est mon comptable qui est le client ! Maison traditionnelle avec chambres en demi-étage. Simple commentaire après coup : les fausses ardoises Eternit contenaient, en ce temps-là, de l’asbeste. Il y est toujours et la sous-toiture l’admet sans problème. (71)

P. Aubecq. Quiévrain (c)
Voilà quelqu’un qui adore les parquets ; hormis les salles d’eau, j’en ai mis partout ! Lors de la construction, nous allons ensemble au Rotary : conférence d’architecte Montois sur Bruno Renard, dont il a racheté le Grand Hornu pour ses bureaux. Je l’en félicite, en lui disant qu’à Tournai, on l’oublie au point de mettre en péril sa Salle des Concerts. « Mon cher confrère, tant qu’on y a pas mis la pioche, il y a toujours moyen de lutter ! ». Compris ! C’est alors que je suis déterminé à lutter pour y prévoir le Conservatoire ! (72)

Ph. Meura. Chée de Lannoy. Tournai (t)

Philippe me fait faire un agrandissement de l’ancienne villa du notaire Lecroart, qu’il a achetée. Elle est surélevée et il veut une terrasse et un bassin de natation couvert. Il n’a pas pensé que tout était possible, sans excavation : je fais une piscine surélevée d’I,50m car Philippe n’en veux pas de plus profonde. Ici, le liège projeté est une merveille acoustique. (73)

Serge Francisse, r. de Barges. Tournai (t)
Même pour chez lui, Serge Francisse m’appelle pour arranger diverses pièces d’habitation, tant au rez (un bureau changé en chambre pour sa mère) qu’à l’étage (entrée à contre-sens, en employant un faux couloir éclairé par un original voile en canevas) (75)

Ducarin. Neuville-en-Ferrain (N) (t)
C’est par Mr Jean Bourgois de Phalempin que je fais connaissance avec Mr Ducarin, son parent. C’est un homme charmant, qui me fait décorer la salle-à-manger, équiper sa cuisine et faire un étage sur ses garages, de l’autre côté de la fabrique de sa femme. Il me prend pour un grand amateur de porto, comme lui ; je ne le détrompe pas : j’ai senti qu’il ne s’attendait qu’à ça. Nos heureux rapports ne faisaient que commencer. (76)

Dr. Merckx Bois des Houppes Flobecq (t)
Le docteur, sorti depuis peu d’universités américaines, achète une ancienne ferme, juste au pied du bois des houppes, pour se faire une deuxième résidence, après que j’avais résolu une étanchéité de sa cave à la rue St Jacques. Quel site ! Qu’on voit depuis Flobecq, distant de 5km. L’orientation le justifiant, je transforme les étables en un tout nouveau logement et la haute grange en deux étages de chambres. Il faut faire vite : pas besoin de demande de permis de bâtir, voyons ! Tout allait se voir depuis le village ! Qu’importe : c’était très bien visible, c’est sûr. Mais avant de voir passer le champêtre…Le docteur avait raison ! (77)

1971

Colmant-Cuvelier. r. P. Pastur ; Tournai (c)
Pierre Colmant et le directeur Letellier me font réaliser un nouveau hall de construction métallique. (78)

Corporation des bouchers, quai Casterman. Tournai (c)
C’est mon comptable Delannois qui me fait construire sur terrain neuf, près du nouvel abattoir un immeuble de bureau, garage-stock en sous-sol avec monte-charge et bureau confortable en haut. Patron flamand et bouchers satisfaits : ouf ! (79)

Ducarin. Neuville-en-Ferrain (N) (t)
Deuxième travail pour la famille : un vieux café vide, qui a servi jadis aux combats de coqs, d’où sortie arrière par le jardin jouxtant la frontière (pour les joueurs) (80)

1972

E. Hennin. Hertain (t)
Rien à dire à ce sujet : c’est juste ma dessinatrice Gutrun Maigler engagée pour 6 mois dans des bureaux loués à Maurice Delporte, chaussée de Lille, qui fait ce boulot. Je n’ai qu’à signer les plans ! Pas glorieux : que d’autres en font autant ! (81)

B. Bouchelet r. Roc St Nicaise. Tournai (t)
Une belle petite maison ancienne à transformer. Je change juste l’entrée, en faisant un hall dans la courette voisine : ça change toute la distribution du plan : adieu le petit couloir mesquin ! (82)

D. Dupont à Bondues (c)
C’est le fils de Tante Yvonne Vandendrissche-Dupont Verhelle qui se marie avec une Letellier, doutant un peu de mon expérience pour une nouvelle maison qu’ils pensent construire à Bondues : je leur montre mes œuvres. C’est un plan classique du genre Hacot. Au cours du chantier, visite de la famille Dupont ; Maman est là. Quand je la présente, commentaires divers : « C’est donc vous la fameuse Tante Emma ? » Maman m’explique après les amours célèbres de la tante en question, qui aurait épousé peut-être jadis un maharadja ! (83)

Chauffage. Schotte à Phalempin (N) (c)
Une connaissance par Mr Jean Bourgois : ici, c’est un fils de famille de constructeur chauffagiste de convecteurs. Maison traditionnelle dans les bois de Phalempin. Je propose un équipement de chauffage très pointu. « Non, répond mon client : rien de si compliqué : des bêtes vannes manuelles aux radiateurs. Les finesses, c’est pour les autres ! » Il n’en fait qu’à sa tête : quand je le vois décidé à couvrir le toit avec du chaume, je lui réponds que, si j’avais su cela, la maison aurait dû avoir une autre forme et surtout une autre pente de toit. Après cela, la voilà banale et mal couverte ! (84)

Bureaux Bourgois à Gondecourt (N) (t)
Pas de surprise : des cloisons mi-vitrées partout, sauf pour les toilettes, bien sûr ! (85)

M. Ronsse, Roodebosch à Renaix(t)
Vieux ménage charmant. Je change la distribution du rez et de l’escalier. Donnant sur le jardin, une salle de famille avec un grand arbre généalogique, où figurent les Decléty (maçons bien sûr !) Souvenir d’un apéritif où une guêpe me pique le palais. Madame s’empresse de me panser le palais avec de l’aspirine en poudre. Efficace, car on part en vacances en Suisse, le jour même ! (86)

Filature Gosse à Péruwelz (t)
Double intervention pour changer le sol des ateliers (emploi de Solmétal correct) et faire de nouveaux bureaux. J’y réalise des panneaux coulissants effacés dans les murs, pour unir deux bureaux entre eux. Un des Gosse est beau-fils d’André Couplet. (87)

1973

P. Van Généberg ; chée d’Audenarde. Kain (c)
Même idée que celle réalisée chez Claude Vandenbol à Rumilies, pour la même raison d’orientation à l’envers. D’autant plus nécessaire que la rue est bruyante.

J’y ai quand même fait des escaliers séparés. La maison vendue, un nouvel acquéreur m’a demandé si j’avais encore les plans d’égouts ? Je les avais ! (88)

J.P.Goethals à Monchy-Cayeux, P.d.C (c)
Le gendre de Tante Yvonne, qui habita, la guerre durant, à côté de la Cahutte Coppée à Mont St Aubert. Il veut construire à côté de sa pisciculture et a une ribanbelle d’enfants, comme Yves Couplet. Je lui montre ce que j’y ai fait : c’est tout à fait ce qu’il lui faut ! Facile : je n’ai qu’à changer les titres des plans. (89)

Y. Van den Driesche. Monchy-Cayeux (c)
Tante Yvonne, veuve, songe à un pied-à-terre près de la propriété Goethals. Et j’ai un plan préparé pour un ménage revenu d’Amérique à Rongy. Tant qu’à faire, il servira là en premier, comme celui d’Yves Couplet a servi en second pour son gendre. Deux fois que le truc marche si bien ! (90)

Mme Decléty ; r. d’Hollain Lesdain (t)
Les Decléty ont acheté une fermette ancienne en moëllons, donnant sur une avant cour, genre maison de curé ( réflexion amusante pour un honnête franc-maçon !)

L’aile avant donnant sur la rue, j’y aménage un large garage éclairé par double porte translucide, plus un bureau arrière nouveau. Pour la nouvelle cuisine, j’ai tout étudié en atelier avec Vanderfrasne et trouvé une solution très originale : avec une armoire isolée reliant le sol de la cave au grenier ventilé, qui ne comporte que des rayons en grilles métalliques : ainsi la cave fraîche y est ventilée par le grenier, en

passant par l’armoire. Quand on visite la cuisine, on constate que le frigo est quasi vide, sauf pour trouver des glaçons. Mais l’armoire est pleine de produits frais. (91)

Arnaud Decléty-Dutoit à Lesdain (t)
Le beau et grand jardin est relié avec celui de ses parents. Je réalise sur l’aile gauche quelques bureaux et des chambres d’enfants à l’étage. Arnaud a une magnifique volière d’oiseaux de toutes espèces .Et aussi des écuries en face, car il est brillant écuyer. Appelé comme conseiller par A. Bertouille, sans être politicien, il devient vite ministre libéral très compétent. Il perd Fabienne sa 2ème fille durant les travaux et ne connaîtra pas sa chambre. (92)

A. Gahylle, rue des Soeurs noires Tournai (t)
Après avoir, à la maison, fondé à douze la nouvelle fondation d’esthétique urbaine Pasquier Grenier (nom que je propose), dont la présidente élue est Claire Willaumez, c’est en tant que notaire établissant ses statuts, qu’Alfred me demande, titre d’exemple, de transformer une maison banale qu’il achète à l’angle de la rue des Soeurs Noires et de la rue Claquedent. J’en change la disposition par une nouvelle entrée, nouveau séjour, nouvel escalier. Réception inaugurale prestigieuse. Mais que de surprises en cours de travaux. Heureux qu’Alfred peut l’encaisser : c’est plus cher mais c’est bien plus beau ! C’est la première réalisation Pasquier Grenier. (93) 

Nadine Carbonnelle, r. Claquedent Tournai (t)
Toujours dans la même rue Claquedent, une toute petite maison radicalement changée :tout y est minuscule, sauf les proprios qui sont très costauds. Huit jours avant les congés, le mur arrière faiblit. Tout s’écroulera-t-il ? Mais non : en cinq jours, Mr Petit entrepreneur étançonne, détruit tout du haut en bas et reconstruit aussi vite. Chapeau !(94)

1974

Ir. Casterman ; r. Pierre. Kain (t)
Irène, qui a hérité de la maison familiale de Kain, me fait construire une batterie de garages au fond du terrain, accessible depuis la rue Pierre. (95)

Supérette Battard. Place de Renaix (t)
La société Battard agrandit la succursale de la place de Renaix. Sans Permis. (96)

René Martin, r. de Béclers. Havinnes (c)
Terrain mal orienté : Je fais une terrasse fermée entre séjour arrière et aile à rue avec garage au rez et chambres en haut . Un bon truc que je referai sûrement. J’en suis critiqué pour une mauvaise coupe (volontaire) sur mes plans, par un inspecteur ! Heureusement, qu’il n’est pas venu voir ! (97)

Fr. Ronsse. Molenlaan à Renaix (t)
Le fils Ronsse me fait agrandir sa belle fermette arrangée. Annexes de chambres + entrée nouvelle, ce à quoi ils n’avaient pas pensé. C’est si bien incorporé avec le corps existant que ça passe inaperçu. (98)

L. Jauniaux r. Claquedent Tournai (t)
Mon voisin à Tornacum et voisin de Mlle Cardon, me fait faire une chambre en plus.
Ma foi, je vais devenir le seul architecte à la rue Claquedent ! (99)

1975

H. Dupré / Duphénieux. château d’Equelmes (t)
Chambres à l’étage Dupré et accès de cave pour l’aile Yves D. (100) 

Mme Duphénieux ; id (t)
Aile arrière indépendante pour la maman. Incorporation discrète de Madame D. qui s’étonne de me savoir chansonnier «patoisant ». (101)

Pol Delzenne, r. de Thimougies, Béclers (c)
L’entrepreneur Petit se fait une maison pareille juste à côté en même temps ! (102)

Ilôt des Primetiers pl ; R. Astrid Tournai (t)
(prix Europa Nostra 1983)
Le travail a duré 6 ans ! Outre la Salle des Concerts refaite à la manière Lacoste, je démolis l’ilôt central et m’y oblige à rajouter tout un sous-sol ; j’y ajoute une terrasse vers la cathédrale, bordée d’une attique classique garnie de 6 statues que je fais réaliser par Gigi Warny (esquisses au musée du Folklore). L’écroulement du magasin d’angle s’enchaîne avec une démolition obligée de 4 maisons de la rue St Martin, qu’il faut refaire (avec prolongement du portique créé par moi, rue du Parc. Un nouveau portique aux Primetiers, du style de Papa. Et, pour une fois, parlons d’honoraires ! Cet Ilot des Primetiers, que, du dehors on imagine avoir rapporté une fortune à l’auteur de projet, pour ces travaux, qui m’ont occupé six ans durant, m’ont rapporté en tout 1,35%, quand, pour un tel ensemble comportant une si grande part en monument classé, il aurait dû m’en rapporter dix fois plus. Messieurs du Fisc, apprenez donc que je n’y ai touché aucun centime au noir, et surtout nulle commission commerciale, bien sûr, dit-on, toujours secrète.

1976

Marcel Six r. Claquedent. Tournai (t)
Au milieu de la rue, tout nouveau rez-de-chaussée avec garage. Nouvelle façade arrière donnant sur le beau jardin. Peu de nouvelles commandes : ce n’est pas grave ! (104)

1977

L’Espéranderie à Bonsecours (t)
Mr Louis Bourdon me fait agrandir et aménager tout l’ensemble après le départ des sœurs du Couvent de l’Espéranderie, pour accueillir des enfants français moralement abandonnés, et agrandir les locaux. Que de précautions pour éviter les destructions sauvages par ces enfants. (105) 

Dr D.J. Duquesnes, Château d’Hem (t)
Donat-Jean Duquesnes est le gendre d’Henry. Il achète le château d’Hem vide, qu’il compte restaurer. Pendant tous les travaux, la famille loge, même pendant l’hiver, dans une caravane que Jacqueline Cogez, ma belle-soeur, déménagera à la mer d’abord, puis dans un petit bois, acheté… avec les derniers honoraires d’Henry (106)

1978

Enrobés du Tournaisis. Vaulx (c)
L’entreprise française de tarmac s’implante à Vaulx (via Henry). Permis sur plans faits, sauf bureaux que j’y ajoute. (107)

E. Rigot ; r. des Jésuites. Tournai (t)
(prix Van Hoove 1981)
Après un relevé de la splendide maison pré-gothique, je rêve une destination Pasquier Grenier . Et voilà qu’Anne-Marie et Emile décident de l’acheter. Il faudra modérer la dépense pour un tel projet ! Ça finit par être trop lourd pour eux. Heureux qu’André Warny la fasse racheter par l’EBES ; du coup, je vais devoir retransformer mes projets, mais au moins le proprio saura payer ! (108)

Genièvrerie. St André. Lille (t)
Donat-Jean Duquesnes, gendre de ma belle-soeur Jacqueline, est patron à Lille de la Genièvrerie qui a besoin d’un dépôt, au bord du canal. J’aménage des bureaux en plus des existants. (109) 

Mr Decléty, 2 Bd Albert Tournai (t)
En plus d’aménager le bureau de Mr Decléty, je fais, dans l’étage de l’annexe une nouvelle salle-de-bains et nouvelle chambre à coucher. (110)

P. Dhanis, à Ligne-Houstaing (t)
C’est chez les Dhanis qu’avant notre mariage, Maman a fini sa profession de nursing d’alors. L’aîné des fils Pierre Dhanis a été placé fermier dans une grande ferme achetée par son père, un des 12 gros ponte de la Société Générale. J’avais fait leur connaissance, quand nous étions fiancés. Ils m’ont appelé à Ligne, pour faire une nouvelle étable de jeunes taureaux, puis aménager le logis du jeune ménage des Dhanis-Couplet (une des filles de Jean Couplet. Puis le Papa me fait transformer le grenier en salle familiale, puis appartement paternel, accessible par ascenseur. (111)

1979

Dr. Verboogen ; r. Cambron. Tournai (t)
Le jeune ménage Verboogen, qui vient d’acheter une belle grande maison du XVIIIe presque intacte, me la fait transformer en partie, une partie en logis, une autre pour la profession de psychiatre .La façade arrière intacte est magnifique. (112)

Eddy Lejeune. Bury (t)
J’y fait juste un relevé de façade à transformer ; du projet que j’ai transmis, j’ignore ce qu’il en a fait. (113)

Ch. de Viron. Ch. de Mourcourt (t)
Le colonel de Viron, ancien commandant de place, (deviendra rotarien sous ma présidence.) Il me fait venir au château, pour arranger un pont latéral et un des salons. (114)

Ph. de Gellinck, r. Clercamps, Tournai (t)
Philippe, inscrit depuis peu à la Fondation Pasquier Grenier, me fait restaurer une ancienne maison qu’il a acheté, rue Clercamps. le haut de façade avec nouvelle baie, nouvelle porte à l’ancienne, poutres des plafonds du rez de chaussée restaurées (115)

J.M. Desmet-Dhanis à Moulbaix (t)
L’avocat bruxellois agrandit la maison ancienne, pour une nouvelle cuisine et des chambres avec salle d’eau sous toiture ; nouvel escalier. (116)

1980

Mme Duphénieux ; Chée d’Audenarde (t)

Mme Duphénieux me fait faire des avants-projets de maisons à vendre dans la partie arrière du parc ou sur le côté mitoyen, après démolition des ruines de l’ancienne usine Carbonnelle. espérant bénéfice dans la vente de ces terrains. Cela n’ira pas plus loin ! Une idée de bloc d’appartements demandée à Ph. Carbonnelle n’a pas plus de suite. (117)

Mlle Dransart. ch. Lannoy. Froyennes (t)
C‘est elle, l’accoucheuse de nos trois derniers enfants, qui a acheté une ancienne maison de plain-pied à la chaussée de Lannoy, avec sa sœur, ex-religieuse qui me demande de fractionner avec 2 chambres séparées cette petite habitation. (118)        

Mlle Delrot. r. de l’Arbalette. Tournai (t)
C’est à l’angle de la rue avec la rue Dame- Odile, où se trouvait l’ancienne entrée. Mlle Delrot veut séparer le rez-de-chaussée réservé pour son frère, de l’étage où elle se contentera d’un petit appartement. Facile : je ferme la porte de la rue Dame-Odile, ce qui y supprime hall d’entrée et escalier pour trouver un nouveau living ; je place deux portes distinctes à la rue de l’Arbalette, un nouvel escalier juste pour l’étage ; çà bouleverse la distribution intérieure, en touchant très peu au dehors. (119)           

Banque Paribas, place Paul Emile Janson. Tournai (t)
Merveilleux : je vais pouvoir transformer un ensemble que Papa a inventé en juillet 1914 et qui a servi de Kommandantur allemande, durant les deux dernières guerres ! Eux, ils ont apprécié cette toute nouvelle construction prestigieuse. C’est une vraie transformation, la découverte magnifique d’un splendide sous-sol, à débarrasser de toutes ses canalisations de chauffage. Mais il faudra que Paribas rachète à son voisin les deux travées qui lui servent de caves, ce que les banquiers n’ont pas compris. Je crée une nouvelle entrée côté rue de la Lanterne, avec hall et escalier neuf, ne menant qu’aux étages, destinés à des bureaux ou logements futurs. Par contre, je crée, seulement accessible depuis la place, un porche qui donne accès à trois usages : au milieu, entrée vers l’usage bancaire et salle de coffres nouvelle ; à gauche accès vers une grande salle pour conférences diverses ; à droite, un nouvel escalier splendidement balancé, à ma façon, vers l’étage. Puis, tout près, une descente vers la superbe cave, qui vaut bien (et même bien plus) la crypte de l’Hôtel de ville : Paribas n’a pas compris et l’accès à la crypte ne se fera jamais, hélas ! Mais dehors au moins, toute l’architecture de mon père demeure intacte. De lui et de moi, j’avais déposé aux archives communales tous nos plans. Hélas : la Ville ne m’a même pas consulté, en décidant de transférer là un nouveau bureau de tourisme. C’est un bel endroit peut-être, mais on y a tout bousillé, même en façade ! Et ce qui aurait été une pure et vraie merveille historique, cette belle crypte romane seule, elle a été définitivement massacrée ! Lamentable gabegie si, consulté en ma retraite, j’avais appris les intentions du Collège ! (120)                 

Louis Gallait. Fontenoy (t)
Premier substitut après juge de paix à Péruwelz, il me demande chez lui divers aménagements, du haut en bas et à plusieurs reprises.. Rapports charmant avec lui et sa vieille maman. (121)

1981

P. Debétencourt. Place de Maulde (t)
Une ancienne maison de village très facile à transformer : nouvelle entrée en grand hall-séjour et grand feu ouvert, rappel de chez Georges Couplet. J’emploie pour cet âtre nouveau un habillage métal doublé d’un passage de canalisations de chauffage central, qui servira seul en demi-saison. (122)

Fermette de Jean Laitat à Frasnes (t)
Le secrétaire de la Maison de la Culture me demande d’aménager une fermette qu’il a achetée sur les collines de Frasnes. Souvenir de transformation : les ouvriers y découvrent en plein mur un couple de loirs endormis. Comme je me suis abstenu d’aller à une réunion de chantier (vacances de Paques) Laitat refuse de me payer, sauf premier acompte. C’est l’année noire vraiment ! Dire que, 40 ans plus tard, nous achèterons un appartement dans l’immeuble qu’il habite seul avec sa mère à l’époque ! (123)

Messiaen-Ghio, r. du Sondart. Tournai (t)
Emouvant : c’est le petit-fils de « Papa Jules Messiaen » qui veut aménager la façade sur cour latérale. Peu de choses, en somme. Mais je me rappelle tout le décor colonial de chez Papa Jules, quand je l’ai visité dans sa fin de vie, lors du chantier du Musée du Folklore. (124)

Laurence Halliday. r. Soeurs noires. Tournai (t)
Voilà un ménage étranger qui s’installe à Tournai et qui pense aménager ces trois vieilles maisons en une seule ! Quoi, à cet endroit ? Mais c’est une des merveilles d’architecture locale. Et je pense à Jean-Paul Casterman, qui rêvait d’y installer un musée d’instruments d’imprimerie ! Lors du projet, je leur propose un remploi historique : le petit escalier de service démonté à la Salle des Concerts qui, sinon, sera racheté par les flamands, une fois de plus. Au moins restera-t-il tournaisien ! Et j’essaie de redonner aux façades des chassis à l’ancienne. (125)

1982

X. Duquesnes. L’Allemont Havinnes (t)
Xavier a acheté une veille petite maison où l’on n’accède que par le chemin privé qui mène à la maison des parents. Elle doit servir aux études des enfants ! Quelle humidité du sol, dont il faut s’isoler depuis la base des murs en moellons ! C’est heureusement possible aujourd’hui avec les moyens qu’on a ! (126) 

Ferme Dekeyser. Ch. Willemeau. Tournai (t)
L’habitation du fermier est désuète. Pourquoi ne pas employer d’anciennes ailes vides donnant en façade, pour en faire tout un duplex nouveau ? Solution à la façon Merckx à Flobecq. (127)

Annexe de l’Espéranderie Wiers (t)
Mr Bourdon me rappelle pour aménager une ferme à Wiers, qui servira d’annexe à « L’Espéranderie » de Bonsecours, pour des familles (frères et soeurs) à qui on donnera un avenir. A cette occasion, je propose, dans le fond du terrain, d’y faire un petit modèle de fermette. Et comme Quentin n’a pas encore terminé ses études, c’est à lui que je demande le projet. Et il fait cela très bien ! (128)

1983

Bureaux M. Simon Péruwelz (t)
Même travail que chez Bourgois à Gondecourt. Souvenir d’avoir dégusté, invité pour voir mon salon achevé chez lui, des jets de houblon : c’est bien meilleur que les plus fines asperges ! (129)

1984

Olivier Allard, quai des Salines Tournai (t)
Face au Pont des Trous, une maison de coin où Olivier me demande d’ajouter une annexe discrète. Elle est invisible de la rue (130).

1985

Bungalow X, r. du cimetière. Rongy (c)
Je ne sais même plus les noms de ces clients. Mon souvenir à leur sujet est la raison qui les a amené à quitter Los Angeles, pour racheter à un cousin ce petit terrain qui voisine le cimetière : ils en avaient assez des séismes constants qu’on sent là-bas. (131)

1986

L. Bourdon à Wiers et Mobidec à Mt St Aubert (t)
Il me rappelle chez lui, cette fois, pour aménager des chambres en toiture ; facile !
C’est prétexte pour me parler d’une future cliente à Mont St Aubert, qu’il fréquente.
Elle est veuve et riche. Aux réparations diverses, nombre d’avant-projets suivent sans lendemains. (132, 133)
Aux années qui suivent, nombreuses sont mes interventions plus petites : la fin de carrière est proche et m’absorbe beaucoup ma nomination à la Commission des Monuments, pour qui je fais un grand nombre de visites et de rapports, en plus de nombreuses expertises pour les assurances.

1987

J.P. Bauts ; r. A. Dutrieux. Tournai (t)
Un simple agrandissement de ses bureaux d’entreprise, minuscules au départ. (134)

Local du parti communiste. 25, rue Duquesnoy. Tournai(t)
On m’y demande de réaliser un étage sur les annexes du fond, pour faire une salle de réunions du parti. Ces politiciens sont sympas et très confiants à leur archi. (135)

1988

Letellier. r. de Mourcourt, Velaines (c)
L’ancien directeur des Colmant me fait faire une nouvelle maison. J’y mets un accès à la maison sous un portique, pour en simplifier le toit. (136)      

Ciments Portland à Vaulx (de Germiny) (t)
Aménagements des bureaux et bureaux neufs à côté des presses extérieures. (137)

Garage Delannoy. Celles (t)
Construction nouvelle d’une petite maison (ménage sans enfant) juste à côté du garage. (138)

1989

J.P. Bauts ch. des Pilotes Mt St-Aubert. (t)
L’entrepreneur me fait agrandir pour lui son logement en pleine pente du mont. Comme j’y mets des chambres sous toit, je réalise un escalier d’accès dans une tour panoramique en moellons (Bauts en a un stock). (139)

Notaire Cl. Renson, Templeuve (t)
Annexe de bureaux avec éclairage zénithal par coupole en verre armé (antivol) pour accès indépendant à la maison ; agrandissement du living vers le jardin. J’y fais la connaissance d’un couvreur sympa, revenant d’Arabie Saoudite. (140)

1990

G. Vaillant. Ch. de Douai. Tournai (c)
Notre ancienne voisine commande une maison de style préfabriqué à une entreprise du Limbourg. Etant donnée la pente, je doute que mes plans pourront se faire ? Pas de problème, malgré un si court délai ! La semaine pour l’installation de chauffage, je constate que, le mercredi, il n’y a encore personne.
Le vendredi à 15 heures, tout est fini : le sous-traitant, tout seul, a travaillé nuit et jour sans arrêt ! Ça, c’est du flamand, non ? (141) 

P. Denamur, r. Duquesnoy. Tournai (t)
Un ancien militaire et sa femme polonaise me font faire une annexe mitoyenne (sans permis ?) Pourquoi pas, puisque le voisin, c’est Eloi Baudimont. Avec permis, il aurait fallu trois ans ! (142)

Vandercam-Renson. ch. Roubaix Froyennes (t)
Transformation d’un bureau, de cuisine et salle-de-bains. Mais pardon :quel beau verger, et avec des noyers si productifs ! (143)

1991

Marc Grimomprez. r. Willemeau, Ere (t)
Inspecteur aux A.G. si fréquenté, il me fait agrandir sa maison à l’arrière. (144)

H. Lintermans. Ch. Lannoy Tournai (t)
Deux travaux à faire pour lui : abaisser les plafonds trop hauts au château, en respectant les portes ? Facile : juste à les retourner et n’en ouvrir qu’une partie ! Avec aménagement en appartements de la conciergerie. (145)
Pour sa fille à Orcq : équiper le séjour d’une cuisine et salle-de-bains et une chambre en plus, dans une ancienne ferme pleine des chèvres de Madame ! (146)

P. Hochepied, Pl. verte Tournai (t)
C’est l’ancienne maison de son père ; une bombe incendiaire de 1940 a consumé le bourdon de départ de l’escalier ! J’y fais 4 studios avec placards bain/cuisine et un petit appartement en toiture avec 2 chambres : 5 logements dans une seul maison, voilà un bon rendement pour la fille de Pierre ! Et l’atelier en plus encore ! En tel état d’abandon, il ne vaut que par la vigne sauvage qui y pousse. (147)

Luc Picou. r. St Bruno. Tournai (t)
En fait, je bouche l’ancienne entrée/ couloir du côté de la rue du Château, pour agrandir le living et je fais une nouvelle entrée par la cour arrière, rue St Bruno. La courette devient hall et les annexes se couvrent d’un étage. Quant à abaisser les plafonds, quand on a l ‘occasion, il vaut bien mieux relever le sol, avec parquet vrai ou faux, que d’abaisser des plafonds ; et au moins on hérite d’une allège de fenêtre plus sympa (60 cm au lieu de 90) C’est simple mais il fallait y penser ! (148)

1993

Fr. Béranger à Hérinnes (t)
Un jeune ménage achète une ancienne ferme en pleine campagne: il va élever des ânes ! J’aménage la cuisine, fais une étable dans la grange et des séjours dans les étables. Peu de plans mais beaucoup de surveillance et de conseils. (149)

1994

Bernard Denonne, Bernissart (t)
Une ancienne maison, juste à côté de la mine où l’on a découvert les iguanodons.
J’agrandis le séjour et l’équipe des sanitaires inexistants. (150)

Olivier Allard, r. B. Frison, Tournai (t)
Voilà Olivier qui quitte le quai et s’installe dans une vieille maison bourgeoise.
J’y change l’entrée depuis une courette latérale et accès en fond vers un nouveau garage. J’aurais voulu inverser les séjours et cuisine, pour avoir un séjour living vers le jardin ; mais la nouvelle maîtresse de maison ne veut rien y changer. (151)

A.Servais. Mont St –Aubert (t)
L’accès est difficile mais la vue est superbe. Je fais un nouveau garage à gauche, et transforme la grange en nouvelle entrée / séjour ; nouvelle aile nord pour les chambres. L’ancienne chambre devient un petit salon coin de feu sympa avec feu ouvert surélevé de ma conception, combiné avec une banquette. (152)

1996

Notaire Claeys-Bouwart, r. de Bèves. Tournai (t)
L’ancien notaire d’Ypres achète cette petite maison presque en impasse, mais avec un beau jardin. Nouvelle salle de séjour coupé par feu ouvert. Escalier combiné à la salle-de-bains mal exécuté par l’entrepreneur ! Je lui fais le démonter, à sa grande colère. C’est rare de ma part… mais j’ai vieilli, ma foi ! : je tiens bon ! (153)

Mme. Derasse. r. de l’Ecorcherie Tournai (t)
L’ancienne gérante du parti communiste a sa maison en plein quartier Madeleine avec une entrée garage en pleine Ecorcherie. Je change l’entrée par la ruelle vers le quai. Le séjour du côté jardin est magnifiquement néo-classique et offre un double accès aux caves anciennes. Il sert à nombreuses manifestations culturelles(154)

1997

Mr OO, r.St Eleuthère 25, Ty. (t)
Ce sera ma dernière réalisation d’architecture : une pièce de séjour nouvelle vers le jardin, comme j’ai fait pour Henry jadis à La Madeleine : accessible depuis une cour, devenue alors un patio. (155)

2002

Tombe pour le ménage de Lili Casterman Tournai (t)
Après le déménagement dans notre appartement nouveau, le ménage me propose de faire réaliser une tombe nouvelle, voisine de l’ancienne tombe Casterman au cimetière de Mulette traditionnel. Ils ont acheté un emplacement mais ils ignorent qu’on ne peut pas déménager pour autant les défunts restants. Je peux juste renouveler les substructions et inscriptions et ne laisser que les places vacantes . je n’ai donc pu que modifier les éléments superficiels du monument et y mettre l’inscription du nom des nouveaux acquéreurs. Depuis lors, ils occupent leurs places, tous deux… mais avec le voisinage des restes d’anciens propriétaires ; comment ont-ils été depuis lors accueillis par eux au Paradis ? That is the question !


En annexe à cette biographie, je crois utile de joindre une liste des œuvres de papa, puisqu’un nouveau candidat guide touristique m’a demandé les subsistances locales de son architecture. Je le reproduis ci-après, en y ajoutant ce dont je me rappelle de ses œuvres plus lointaines.

Jules Wilbaux

1904

Diplôme d’architecture à Saint-Luc, rue de la Tête d’or

1905

Vicairie St Piat, 2 rue des Jésuites. Tournai.

Puis suivent, peut-être dans le désordre chronologique :

Le Kiosque du Parc communal.
Agrandi pour répondre aux besoins nouveaux des fanfares, Papa le fit de neuf, après démontage de l’ancien, qu’on a replacé au milieu du parc de la Place Crombez, où il a disparu après les bombardements de mai 1944. 

Habitation du professeur X, Bd du Hainaut (1910)
Aucune souvenance à ce sujet.

La centième maison du Foyer ouvrier de Tournai, rue Ste Catherine. 
Suite à un concours, gagné par Papa, (cité dans la Revue tournaisienne en 1910)

L’annexe de la conservation des Hypothèques, av. Montgomery
à cette occasion, Papa a fait connaissance avec les Dejeumont, ce qui fut l’occasion de rencontrer la fille aînée Jeanne, qu’il épousa, le 30 septembre 1919.

Une habitation rue Vauban (Papa disait : »Mon péché de jeunesse ! » : c’était l’époque art nouveau, qui usait abondamment de fenêtre d’étage en demie lune : Papa y a succombé ; ce fut la seule fois qu’il cédait à la mode.  

Les 40 maisons ouvrières, face à la chapelle Saint Lazare.
Construction banale, suivant les impositions d’époque.

Hôtel de la Cathédrale, place P.E.Janson.
Réalisé en 1914, juste avant-guerre. Papa y a conservé la cour d’honneur, devenant jardin d’hiver ;puis, après démolition des écuries et autres annexes existantes, il y installa à neuf, un bâtiment à étage nouveau pour appartement. Sur la face avant une nouvelle entrée, avec agrandissement de l’appartement d’étage de l’habitation du chanoine, côté ouest ; ces travaux à peine terminés, ils furent réquisitionné par les occupants allemands, pour en faire la nouvelle Kommandantur ; ce qu’ils refirent, vingt ans plus tard au même endroit, en 1940.

Le château Duquesnes à Vaulx
Première réalisation d’un château, où Papa fourbit déjà « son style », qui s’est développé par après, jusqu’en 1940/45.

Le Cercle Littéraire, Grand-Place
L’actuel, que j’ai réalisé après-guerre, j’ai voulu le faire, en me rappelant le même que j’avais, enfant, connu, quand Papa me fit voir, depuis le balcon, en 1930, les enfants des écoles, tournant en rond en chantant « Papa, la nuit viendra bientôt… Et il m’ajouta : « L’an prochain, ce sera ton tour d’aller à l’école ! »

Chapelle des Salésiens de Don Bosco, bd Léopold.
Papa y a réalisé (sans honoraires, voyons !) pour le Père Pastol, toute l’aile Sud de l’Institut. Mais le P. Pastol est mort ensuite. Ses successeurs ont agrandi, depuis lors, plus souvent les locaux, rue Frinoise, et rue des Angustins ; ils l’ont demandè à Paul Clerbaux ; il m’étonnerait fort que ce contemporain de Papa l’ait fait pour rien !

Agrandissement du musée de Folklore, réduit des Sions
Après avoir restauré, avec l’ entrepreneur J.B.Degreppe, l’ancien bâtiment du Folklore, acheté par son neveu, Walter Ravez, Papa réalisa un agrandissement nouveau sur le terrain occupé jadis par les religieux irlandais hibernois.

Chapelle des Petites Soeurs des Pauvres, rue St Martin
En gagnant les mêmes honoraires qu’à Don Bosco, Papa fit une nouvelle chapelle derrière le couvent, sur le terrain de la rue du Ballon.

Le nouveau « Baillage » et café de l’Aigle, Grand – Place.
Plus rien à voir sur ce qu’il y avait avant : Il s’est tout à fait inspiré des gravures anciennes de la Renaissance à cet endroit ; il a même été jusqu’à rechercher l’ancienneté du cartouche supérieur qui décorait l’ancien pignon.

Deux maisons J.B.Degreppe. bd. du roi Albert.
Le style de Papa s’y précise déjà.

Quatre maisons id. bd. du roi Albert.
Pour le même proprio, il fait de même quatre maisons, deux jumelles au centre, deux plus étroites dehors : bureau et garage au rez de ch. ; grand séjour d’étage, déjà arrondi en façade plein sud.

Habitation Pary, rue Albert Azou

Habitation Av. Elisabeth / r. Montifaut.

Bureaux Casterman, rue des Soeurs Noires.

Habitation Dr De Rodere, r ; des Jésuites

Annexe Cherquefosse, r. des Jésuites.

Le Clos du Vieux Comté de Paul Gérard. Kain

Habitation rue Childéric

Habitation De Rick, rue Beyaert

« La Cahutte » du Dr Coppez, Mt St Aubert

Habitation 25, rue Pierre (Kain)

Habitation Lelubre, rue d’Espinoy

Autre habitation, même rue, en face.

Habitation et banque Courthéou, 17b place Crombez

Immeuble d’appartements, r. Albert Allard

Habitation Bourgois, r. Albert Allard

Habitation J. Colmant 15, boulevard Lalaing.

Les magasins provisoires au centre de la grand-place

Habitation J. Quanonne au Vieux Comté à Kain

Annexes Delacenserie, rue du Cygne.

Habitation Louis Casterman, rue de la Tête d’Or.

Véranda arrière de Gérard Casterman, chaussée de Lille.

Magasin Wattiez-Villemain, rue Saint-Martin

Angle de la place Clovis et rue de l’Athénée.

Bureaux 3bis rue de l’Athénée

Pharmacie Lefebvre, rue des Clairisses

Café « Le Dragon » Marché aux Poteries.

Coiffure Henry Grand –Place

Bijouterie Henrion Grand-Place

Maison de Mlle Bourgois, quai St Brice / ruelle d’Halluin.

Habitation du dentiste Leblanc, rue Derasse (hors façade).

Librairie Decallonne. Grand – Place

Magasin Monin, Grand – Place

Café-Brasserie, rue des Maux

2d agrandissement du musée du Folklore, rue Massenet.

Agrand. arrière d’immeuble Dupont,42 rue Duquesnoy.

Ferme de Wissempierre à Saint Maur.

Habitation voisine Couplet. place de Saint Maur.

Briqueterie Couplet à Saint Maur.

Quincaillerie Bernard, rue des Orfèvres.

Réalisations hors ville

Habitation de Jean Couplet à Wez.

Habitation d’André Couplet à Wez

Les bureaux de la Sucrerie Couplet à Wez.

Habitation du député Couplet : ferme de Longuesault à Ere.

Habitation d’Antoine Descamps à Vaulx.

Agrandissement du château Lannoy à Chercq.

et du château de Mourcourt.

Agrandissement du château de La Cazerie à Celles.

L’aile du château de Molembaix.

L’aile du château de Pétrieux à Montreuil au bois.

Habitation du château Battard à Ville-Pommeroeul.

avec piscine et ses annexes.

Appartement Battard, rue de l’Université à Bruxelles.

Villa Emma Boch à Boitsfort –Bruxelles.

Bureaux du notaire Jacmin à Taintignies.

Habitation d’Henry Delwart à Warchin

Eglise locale à Liénartville (Congo belge)

Habitation à la ferme de Ragnies.

Habitation et bureaux chez Mr Debauche à Péruwelz

Agrandissement du château Petit à Péruwelz/

Bureaux à la marbrerie de Péruwelz.

Agrandissement du château Simon à Bonsecours.